5 avril 2012
Mon ami, le paysage - Émile Verhaeren [IV]
Mon ami, le paysage
J'ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.
Même la nuit je le visite
Quand les astres semblent les yeux
De héros clairs et merveilleux
Que les splendeurs du ciel abritent.
À haute voix, à cœur ardent,
Je dis ton nom, brusque Persée ;
Et l'ombre immense et angoissée
Tressaille encore en l'entendant.
Je te nomme à ton tour, Hercule,
Et toi, Pollux, et toi, Castor,
Et toi, Vénus, dont le feu d'or
Préside au deuil des crépuscules.
[…]
Émile VERHAEREN
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