10 mars 2010
L'isolement - Alphonse de Lamartine
L’Isolement
Souvent
sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au
coucher du soleil tristement je m'assieds;
Je
promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont
le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici
gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il
serpente et s'enfonce en un lointain obscur;
Là,
le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où
l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Quand
la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le
vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons;
Et
moi, je suis semblable à la feuille flétrie:
Emportez-moi
comme elle, orageux aquilons !
Alphonse
de LAMARTINE
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