Onze épigrammes pour un printemps - Hubert Lucot
Onze épigrammes pour un printemps
Les animaux se cachent pour sourire.
Aux présumés innocents
Les mains présumées pleines.
Tuez l’homme bon et mangez-le. Sa bonté
pénétrera en vous.
Nous avons deux yeux pour voir, deux jambes
pour marcher et une tête pour déconner.
La littérature culinaire est plus copieuse que la littérature scatologique.
Pour bien remplir une grille de loto, il faut être soi-même bourré.
Quand les écrivains font la grève du zèle (choix du mot juste, bannissement des clichés), les éditeurs font faillite.
Dans un souci d’équité, renvoyons dos à dos les opprimeurs et les opprimés.
Défendons la liberté d’oppression.
Les campeurs de demain installeront des tentes à oxygène sur les montagnes.
Quand un pêcheur vous confie qu’il a affronté la tempête, comprenez qu’il sort de chez son banquier.
Hubert LUCOT
2005
[Edition Printemps des poètes]