Éloge des femmes mûres - Stephen Vizinczey - [Livre]

Stephen VIZINCZEY / ELOGE DES FEMMES MÛRES / Edit° du Rocher / 2001 Personne ne voulait du manuscrit de Stephen VIZINCZEY. Trente ans et trois millions d’exemplaires plus tard, Éloge de femmes mûres est un roman culte dans le monde entier. Raisons d’un succès… Il tient de l’épopée homérique avec son héros – Stephen VIZINCZEY, révolutionnaire exilé, incompris et méconnu pendant plus d’une génération - , son sujet – les femmes les plus expérimentées sont les amantes les plus voluptueuses mais nous ferons souffrir cent fois plus que les jeunes délurées – et son incroyable dénouement – après une débâcle cuisante, le triomphe, partout dans le monde. « Ce livre s’adresse aux jeunes gens, mais il est dédié aux femmes mûres – et c’est des rapports entre ceux-ci et celles-là que je me propose de traiter. Je ne suis pas expert en pratique amoureuse, mais j’ai été un bon élève des femmes que j’ai aimées, et je vais essayer d’évoquer ici les expériences heureuses et malheureuses qui ont, je crois, fait de moi un homme ». Telles sont les premières lignes de ce roman d’apprentissage qui en présente bien l’ambition. Dans un style parfaitement maîtrisé où l’érotisme va de pair avec la littérature, VIZINCZEY se livre au lecteur avec beaucoup de profondeur d’esprit, celui d’un être qui aime vraiment les femmes et ne cherche pas à les dominer, à les humilier comme beaucoup d’hommes le font sous couvert de passion. L’enseignement de l’auteur est paré de toutes les séductions de l’humour, de la légèreté et de la pureté de style : un grand roman dans la tradition européenne. Un récit amusant, un style sobre mais irréprochable, si peu affecté, si naturel et en même temps d’une telle exactitude, un propos anticonformiste et profond : il n’en fallait pas davantage pour qu’Éloge des femmes mûres devienne un classique de la littérature érotique. VIZINCZEY n’exagère jamais, il écrit avec un détachement qui ne manque pas d’ironie ; son style gracieux et évocateur nous libère de l’angoisse qui accompagne si souvent l’amour. Un petit chef-d’œuvre où le sexe est à la fois savoir et bonne littérature. Un ton classique qui fait penser à la fois à Casanova et à STENDHAL. À la fin des années cinquante, refusé par de multiples éditeurs, VIZINCZEY dilapida ses maigres économies pour publier son manuscrit à compte d’auteur. Bide total. Jusqu’à ce qu’il envoie l’objet aux deux écrivains qu’il admirait le plus, Anthony BURGESS et Graham GREENE. GREENE, enthousiaste, fît publier le livre chez un grand éditeur anglais. Ce fut le début d’une carrière fulgurante, Stephen VIZINCZEY, sur le fond et sur la forme, est ainsi la preuve qu’on peut désespérer de tout sauf de la littérature. Un réel bonheur de lecture… Muze15