7 avril 2012
Mon ami, le paysage - Émile Verhaeren [VI]
Mon ami, le paysage
Quand l'air est sec et refroidi
Et que tout bruit semble plus proche,
Je reconnais au son des cloches
Quel angelus tinte à midi.
Je sais le dessin de chaque ombre
Dans le soleil, sur les hauts murs ;
Et j'ai compté les brugnons mûrs
Qui ploient la branche sous leur nombre.
Ces deux tilleuls qui montent là,
Je sens la main aujourd'hui morte
Qui les planta devant la porte
Pour que la foudre n'y tombât.
Chaque bête qui vague ou broute
M'est familière et le sait bien ;
D'après l'aboi que fait son chien
J'entends qui passe sur la route.
[…]
Émile VERHAEREN
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