17 février 2011
Sonnet XIV - Louise Labé
XIV
Tant que mes yeux pourront répandre des larmes,
en regrettant notre bonheur passé :
et que ma voix pourra résister aux larmes
et aux sanglots, et un peu se faire entendre :
Tant que ma main pourra tendre les cordes
du luth mignon, pour chanter tes grâces :
tant que mon esprit voudra se contenter
de ne rien vouloir sauf te contenir :
je ne souhaite pas encore mourir.
mais quand je sentirai que mes yeux tarissent,
que ma voix se casse, et que ma main est impuissante,
et que mon esprit en ce mortel séjour
ne peut plus montrer qu'il aime :
Je prierai la Mort de noircir mon jour le plus clair.
Louise LABÉ
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