Le poème - Claude Albarède
Le poème
Le poème tient dans la main
le temps d'un voyage à fleur de chair
A la lisière d'un bruit fragile
dont l'envie dure
Au remous des sables galants
quand la mer se retrousse
pour arranger l'étoile...
Avec ses trous d'oiseaux
c'est la maison du printemps
Avec ses veines bleues
c'est l'habité par ses douleurs
Avec ses feuilles
qui ont plus que du vent à raconter
c'est la permission de séjour
Avec ses fruits
tombés à terre
il décide des grands départs.
Claude ALBAREDE
Né à Sète en 1937, dans l'ambiance valéryenne de "Midi-le-juste" et, "à deux pas des flots bleus" chantés par Brassens. Fils d'ouvrier et de petits vignerons, il a passé son enfance sur les contreforts du Larzac, entre les vignes et les garrigues languedociennes. Ces paysages l'ont définitivement marqué, en lui offrant l'image d'une poésie âpre et ensoleillée, où les travaux et les vents écrivent dans la pierre la mémoire des hommes et leur identité contrariée.
Professeur de lettres en région parisienne, il a obtenu le prix François Villon en 1980, et la bourse de poésie Guy Lévis-Mano en 1985. De nombreuses revues l'ont publié, depuis Sud, Le Pont de l'Epée, Poésie 1 Vagabondages, L'arbre à Paroles, Rétroviseur, jusqu'à Comme en Poésie, Poésie-Première...et la NRF, dans différents numéros entre 1988 et 1995.