15 novembre 2008
Sonnet - Marie Etienne
Sonnet
jeudi 28 à 10 heures du matin. hier je pensais ne
regarder qu'un seul nuage. pour être sûre. pour être
sûre de ne rien perdre. ce matin j'ai tiré les rideaux. j'ai
regardé le ciel du côté du clocher. il était gris.
d'un bout à l'autre du châssis dormant. pas un nuage.
mais plusieurs assemblés. piqués entre eux. si
proprement que la couture est invisible. et que le ciel
entier est recouvert d'un quilt éteint.
heureusement l'arbre demeure. les feuilles supérieures à
peine jaunissantes. les branches remuées dans la
délicatesse. tantôt de haut en bas et tantôt de côté.
c'est la douleur de l'arbre. sa perfection instantanée.
Anton Tchekhov. et s'exprimer
ainsi. uniquement ici. par de la grâce.
Marie ETIENNE
Publicité
Publicité
Commentaires