Tentation dominicale : À lire
John O'HARA
Rendez-vous à Samarra
Rivages Poche Bibliothèque étrangère-numéro 560
1934 / 302 p.
Dans
une petite ville de Pennsylvanie, la vie de Julian English va vaciller
la veille de Noël. Après un coup d'éclat lors d'une réception au club
sportif que fréquente l'aristocratie industrielle de Gibbsville , ce
personnage de la bonne société, se lance pendant deux jours dans une
opération d'autodestruction et brise l'image qu'il offrait à sa famille
et son entourage. Par un geste anodin, le lancement d’un verre à la
figure de Harry Reilly, simplement parce qu'il en a assez de le voir,
Julian a fixé sans le savoir un rendez-vous qui ne saurait s'annuler.
Il mettra deux jours à s'y rendre, et tout ce qu'il fera, la moindre de
ses paroles, au cours de ces 48 heures, le rapprochera de l'inexorable
inconnue. Il cherche en vain un refuge dans l'amitié de ses copains,
l'amour de sa femme. Avec acharnement, il déçoit femme et amis, leur
livre une image ignoble et fausse de lui-même. English s’enferme dans
un monde infernal dont il ne peut s’enfuir. Seul l'alcool lui est
secourable, l'enveloppant de torpeur, pour l'amener, insensibilisé, au
« rendez-vous ».
John O’Hara décrit dans la majeure partie de son
œuvre la petite ville américaine de Pennsylvanie, Pottsville
(transformée en Gibbsville dans ses romans) où il est né en 1905 et a
grandi. Après des études médiocres, il est tour à tour secrétaire,
mécanicien, steward, camelot, gardien de parc, ouvrier métallurgiste,
reporter, avant de devenir scénariste et de publier en 1934 son premier
roman, Rendez-vous à Samarra, considéré aujourd’hui encore comme un
incontestable chef-d’œuvre. Ce roman sulfureux lui apporte une
notoriété immédiate : admirations et controverses entourent ses
descriptions très crues des rapports entre les sexes et de l’étroitesse
des mœurs de la bonne société au cœur de l’Amérique profonde. Auteur
d’une œuvre riche de grands romans et de centaines de nouvelles,
écrivain et scénariste consacré, John O’Hara meurt en 1970. Ses
portraits désenchantés, la finesse de ses descriptions et de la société
ont fait de lui un pair de Fitzgerald, Hemingway ou Dos Passos. C’est
ainsi que le célèbre The New Yorker, a publié un grand nombre de ses
nouvelles, faisant de lui le plus important contributeur de l’histoire
du magazine. Il a été surnommé par la critique le Balzac américain.
Introuvable en France depuis 25 ans, Rendez-vous à Samarra n’a pas pris
une ride depuis sa parution, notamment grâce à une écriture à la fois
cruelle et vigoureuse. « Si vous rêvez d’un roman magnifique, écrit par
un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet, lisez Rendez-vous à
Samarra » - Ernest Hemingway.
Que dire de mieux ?