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CLOPIN - CLOPANT
13 septembre 2007

Aristote et l'interprétation de l'art - Muze15 - [II]

Aristote et l'interprétation de l'art

[II]

Les premières pages de la métaphysique affirment que le genre humain vit de raison et d'art. Aristote touche là une des propriétés qui différencient l'homme des autres animaux. Ceux-ci agissent par instinct naturel, tandis que l'homme règle ses actes sur des jugements rationnels. Cela lui permet d'acquérir des gestes aisés et harmonieux dans l'expression artistique. Aussi l'art se définit-il comme un ordre particulier permettant à l'activité humaine d'atteindre une fin précise, à l'aide de moyens déterminés.

La raison peut certes contrôler les puissances humaines qui lui sont inférieures, mais aussi sa propre activité. L'intelligence a en effet la propriété de s'auto-comprendre, et la raison de réfléchir sur elle-même. Or s'il a fallu que la raison se penche sur l'activité manuelle pour mettre au point une façon de bâtir ou de forger qui permette à l'homme de s'y exercer avec méthode et facilité, pour le même motif, il faut un art qui, en dirigeant l'activité de la raison, lui permette de réfléchir avec ordre, aisance et sans erreur. Cet art, c'est la logique ou science rationnelle. «Rationnelle», elle l'est parce que, comme tous les arts, elle est conforme à la raison, mais surtout parce que l'acte de la raison est son sujet spécifique. C'est pourquoi elle se révèle être l'art des arts en dirigeant l'œuvre de la raison, d'où naissent les autres arts.

Il faut diviser la logique en suivant la diversité des actes rationnels. Or il y en a trois, dont deux l'identifient à l'intelligence. L'un d'eux est la compréhension des concepts indivisibles ( ou «incomplexes» ), par lesquels elle saisit l'être des choses. À cette opération de la raison, Aristote destine la théorie de son livre sur les Catégories. La seconde opération de l'intelligence compose et divise les concepts pour y trouver le vrai et le faux, et Aristote nous livre dans son traité de l’Interprétation l’apport théorique nécessaire. Le troisième acte regarde ce qui est propre à la raison : passer d'un point à un autre, afin de découvrir ce que l'on ignore en s'appuyant sur ce que l'on sait déjà, à l'aide des autres livres de la logique.

Notons tout de même que les actes de la raison sont assimilables jusqu'à un certain point à des actes naturels. L’art imite la nature dans une large mesure, et nous trouvons trois types d'actes naturels. Certains sont de toute nécessité et la nature n'y peut faire défaut. D'autres sont très fréquents, quoiqu'ils puissent parfois être détournés ; de sorte que de tels actes offrent nécessairement deux possibilités : un cas général comme la génération d'un animal normal à partir d'une semence par exemple, et un cas où la nature ne parvient pas à sa perfection en engendrant un monstre à partir de cette même semence, à cause de la dégradation d'un gène.
[…]

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