Tout peut arriver - Nancy Meyers - [Film]

« Tout peut arriver » de Nancy Meyers (2003)

Harry Sanborn (Jack Nicholson) est un magnat sexagénaire de l’industrie musicale à la libido démesurée. Il a le monde à ses pieds et une brochette de magnifiques jeunes femmes pour en témoigner. Lors d'un rendez-vous romantique à Long Island avec Marin (Amanda Peet), sa nouvelle jeune conquête, Harry commence à ressentir des douleurs à la poitrine. La mère de Marin, Erica Barry (Diane Keaton), un auteur new-yorkais divorcé, se retrouve malgré elle au chevet du vieux séducteur. Harry se découvre alors une attirance inattendue pour son hôte, charmante quinquagénaire, divorcée, pleine de pep et auteur de nombreuses comédies à succès. Mais la situation ne tarde pas à se compliquer car le médecin appelé au chevet d'Harry, le séduisant et trentenaire Docteur Julian Mercer (Keanu Reeves) est tombé lui aussi sous le charme d'Erica…
Comédie américaine cousue de fil blanc, « Tout peut arriver » a aussi le mérite de pousser deux stars à se dévoiler. Le genre de film assez irrésistible quand c’est réussi, quand ça fonctionne, et c’est le cas !
Autant vous dire tout de suite que le charme du film doit beaucoup, énormément, à celui des deux comédiens : Diane Keaton est resplendissante, royale, divine ; Jack Nicholson est au sommet de son art, c’est-à-dire qu’il ose tout et que ça passe ! Donc Jack et Diane : plus qu’un duo, un vrai couple de cinéma, électrique, charmeur, complice et drôle.
Diane Keaton, qui a reçu pour ce rôle le Golden Globe de la meilleure actrice de comédie, parle de la scène "choc" de « Tout peut arriver », où son personnage se dévoile intégralement à un Jack Nicholson éberlué : "La nudité était absolument indispensable pour le film. J’ai dû surmonter mes peurs et je me suis jetée à l’eau, sans l’aide d’alcool ou d’une quelconque substance prohibée !".  Vingt-deux ans après « Reds », ils partagent l’affiche d’une comédie décoiffante avec un plaisir non dissimulé. « Elle est incroyablement sexy, vous ne trouvez pas ? » commente Jack Nicholson à propos de sa partenaire. À la fois excentrique et originale, Diane Keaton a toujours eu un style unique. À cinquante-huit ans, et même si elle en paraît bien dix de moins, Diane sait bien que Hollywood ne courtise pas assidûment les femmes de sa génération. « C’est un état de fait. Croyez-moi, je dois travailler pour vivre. Et je veux tourner ! ». Pas question de chirurgie esthétique. « Oh mon Dieu, un lifting... s’étrangle-t-elle, se couvrant le visage de ses mains gantées. J’aurais trop peur de ne plus être la même. C’est seulement en ayant le courage d’accepter de vieillir qu’on a toutes les chances de rester authentique. ».
Il n’y en a plus beaucoup comme eux. Deux légendes du cinéma et tant de films cultes... Comment oublier « Annie Hall », « Easy Rider », « Chinatown », « Vol au-dessus d’un nid de coucou », la trilogie du « Parrain », « Shining », « Profession : reporter » ? Pour Nicholson, « Tout peut arriver » traite d’une préoccupation universelle : « Ce désir de faire une fois de plus l’expérience d’une grande histoire d’amour, d’éprouver à nouveau les affres de la passion. C’est une aspiration réelle. »
Oui, on peut tomber amoureux à 50 années passées comme si c’était la première fois. Oui, on peut s’envoyer au 7e ciel et coller mille étoiles au plafond de son âme avec ou sans viagra, ménopausée ou pas !
Tout peut arriver donc. Y compris que l’on trouve Keanu Reeves particulièrement craquant (si, si, je vous assure, il n’est pas si insipide que cela) dans son rôle d’amoureux éperdu. Vivifiant, léger (presque facile), jubilatoire, c’est un film qui vous donne envie de tomber amoureux…
[disponible en DVD]
Muze15