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CLOPIN - CLOPANT
27 février 2007

Vive la politique - Muze15

Vive la politique Oser une telle proclamation dans la France de 2007 relève d’une inconscience entachée d’un irréalisme absolu, d’une témérité excessive ou plus simplement d’une sottise d’esprit ! Avouons que depuis certains événements la politique française a perdu de son crédit. Il est vrai qu’elle a mauvaise presse. J’imagine les réactions, j’entends les ricanements et je vois les haussements d’épaules. « C’est justice, Madame, si la politique n’a pas bonne réputation ; elle ne sert plus à rien, et elle est entre les mains de gens peu scrupuleux ou peu sérieux… » Et pourtant. Ce désintérêt, cette démotivation, parfois même cette saturation envers le milieu politique sont engendrés par trois séries de causes : • l’incapacité de nos gouvernements de gauche, de droite, de cohabitation à résoudre les problèmes majeurs. • la chute des idéologies et l’homogénéisation des catégories sociales. Or, en dehors des grands affrontements idéologiques, la politique parait plus fade, impuissante. • la crise de la représentation. A l’heure de l’individu triomphant, le citoyen se défie de ces corps intermédiaires (églises, partis, assemblées, syndicats) et se sent capable de se passer d’eux ! Tout cela est vrai ! La lassitude des Français devant la politique est croissante comme l’atteste de nombreux sondages et un abstentionnisme électoral inquiétant. On peut la comprendre. Mais attention ! Il y aurait danger à jeter le bébé avec l’eau du bain. Parce que la politique a des insuffisances criantes ne la renvoyons pas aux oubliettes de l’Histoire. Le péril serait encore plus grave. Il faut savoir ne pas attendre les grandes crises de sociétés, le dos courbé, le regard méfiant, en accusant les hommes politiques, mais plutôt les affronter lucidement en citoyens adultes et responsables que nous devrions être. Ne pas faire confiance à la politique pour résoudre les problèmes, accepter ou entretenir l’apathie des citoyens c’est s’en remettre, selon le cas, aux deux grandes réponses alternatives offertes par les Etats contemporains : la solution autoritaire ou la solution technocratique. La solution autoritaire où l’on acclame le chef en le laissant décider pour le peuple, présente le risque le plus grave pour les individus et leurs libertés. Dans l’Etat, peu à peu, c’est la solution technocratique qui s’impose par ailleurs. Sortis de l’ENA, habillés, qu’ils soient de gauche ou de droite, des mêmes costumes et des mêmes idées, les « décideurs » sans états d’âme traitent nos problèmes comme de simples dossiers, et tranchent pour notre avenir sans avoir jamais eu le moindre contact avec la vraie vie des gens ! Face à ces dangers, il est plus que temps de réhabiliter le politique, je veux dire la démocratie, la participation des citoyens. Ce système fonctionne mal ? Bien sûr il faut l’améliorer en permanence. Pour l’essentiel, malgré quelques brebis galeuses, notre personnel politique est compétent, dévoué, actif. Plus profondément encore, les grands problèmes d’aujourd’hui, de demain, appellent de notre part, à tous, des réponses politiques en non plus seulement économiques ou techniques. L’identité, la façon de vivre et l’avenir d’une société multiraciale comme la nôtre ; l’environnement, l’écologie et donc l’avenir de la nature et de la planète ; la défense militaire ; le choix des modèles d’éducation adaptés aux enfants du nouveau siècle ; les questions socio-éthiques liées au prodigieux essor de la science, l’allongement de la durée de la vie et la proportion des retraités dans la population; et l’organisation même de notre structure productive ; ces formidables problèmes rappellent l’individu à une réflexion politique, à un débat de toute la société avec elle-même et à des choix fondamentaux, donc avec des choix politiques. Tant mieux s’ils se font après la disparition des idéologies dépassées. Foin des programmes catalogues et des promesses impossible à tenir ! L’avenir sera politique, au sens plein du terme, en ce qu’il concernera le rapport des hommes avec les autres et avec la cité. Il serait regrettable dans ces conditions, que les citoyens se détournent de la Res Publica. Il faut souhaiter au contraire qu’ils puissent s’y intéresser pleinement sous ces nouvelles formes ; il faut espérer que les moyens modernes de la communication politique - trop souvent utilisés aujourd’hui pour dévoyer la discussion publique et la transformer en show-business pour le seul bénéfice de quelques points d’audimat de plus au 20 heures - soient mis au service de l’échange et de l’enrichissement du débat dans la société. Dans ces conditions oui résolument oui, vive la politique ! Muze15
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  • Plutôt un "carnet" de vie qu'un journal intime! Pépites de lectures, trésors de musique, magie des mots, "tsunami" de sensations, de découvertes, de pistes de réflexion pour mieux cheminer dans ce monde cruel et érodant.
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